Suzanne Crepin

Hommage à Suzanne Crepin

L'Esthétisme Nabi

C’est au contact de Georges Lacombe, sculpteur mais aussi peintre que Suzanne semble trouver réellement son style qui ne la quittera plus. Style que l’on ne peut que rapprocher de l’esthétique nabie enseignée d ‘abord à Georges Lacombe par Paul Sérusier. Le maitre mot du mouvement nabi est « décoratif ». Il n’est pas question de transcrire fidèlement la réalité de la nature mais d’offrir un décor.

Maurice Denis « Moi aussi je suis dans ces idées : les Japonais m’attirent, j’en ai copié ainsi que mon camarade danois.
Je veux un dessin ferme et simple, fini. J’entends par là non pas que tous les détails y soient, mais que toute ligne soit voulue et ait son rôle, expressif et décoratif, dans l’ensemble… Quant à la couleur, j’ai renoncé à la recherche des petits tons fins à côté les uns des autres. Ils attirent l’attention sur un coin du tableau mais nuisent à l’ensemble. Trois ou quatre teintes bien choisies, cela suffit, et cela est expressif ; les autres couleurs ne font qu’affaiblir l’effet. »

Il semble donc bien que Suzanne Crepin ai fait siens ces principes.En effet sur chacun de ses dessins ou peintures, le trait affirme, simplifie les formes du corps humain auxquelles aucun volume n’est donné pour répondre au principe de faire du décoratif. On rapproche à juste titre le style nabi des peintures des primitifs où tous les plans, pour être visibles se superposent grâce à une ligne d’horizon très haute qui permet cet étagement. Sur cette surface plane ainsi créée, les taches de couleurs formées par les personnages et les objets prennent une valeur essentiellement décorative, allant parfois jusqu’à l’abstraction. En particulier dans les paysages, la végétation se transforme en motifs purement ornementaux, lignes sinueuses ou taches aux formes étranges.

De même, le choix des thèmes est directement imputable à la fréquentation assidue de Georges Lacombe et de ses amis. Suzanne Crepin, pendant toute sa vie n’aura de cesse de représenter de façon spontanée et synthétique des paysages mais surtout des personnages dont le paysage en arrière plan ne fait que compléter l’effet décoratif. Ces paysages sont alors simplement suggérés et pratiquement interchangeables. Elle appliquera pour eux toujours un esprit japonisant.

Son œuvre est surtout une immense galerie de portraits, non pas ces portraits figés et académiques mais une multitude d’enfants ou de pauvres gens croqués dans leur quotidien desquels se dégagent une poésie et une douceur évocatrice d’une réalité perçue avec acuité par l’artiste.

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