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Ce document fait partie de mes archives familiales.
Cependant j'ignore comment il est arrivé chez nous, quelle est son histoire, et comment la personne qui l'a écrit se rattache à ma famille.
Il se présente sous la forme d'un carnet toilé de 18x22,5cm. La première page porte l'inscription "Nicolas 1er Canonnier Conducteur Saigon", ce qui laisse à penser que l'auteur fait partie d'un régiment d'artillerie de l'armée coloniale française en Indochine.
J'ai toujours été émue par l'un de ses textes, "A la mémoire des braves tombés à Tien - Tsin". Un des vers sonne comme un appel à la publication sur internet :
"Puisse ma voix s'entendre jusqu'à l'autre bout du monde."
C'est pour réaliser le voeu de ce mystérieux canonnier que j'ai décidé de publier ici ce recueil.
Deux questions demeurent : A quelle date ce carnet a-t-il été rempli ? Nicolas est-il l'auteur des textes ou les a-t-il retranscrits ?
La seule indication datée est la référence à des évènements survenus en 1900 et 1901. Quant à la paternité des textes, ceux-ci sont de style très différents. Les premiers sont émouvants par l'état d'esprit qu'ils font transparaître, ce mélange de patriotisme et de désarroi face à la guerre : "Des héros ! A quoi bon ?" L'amertume de risquer sa vie de façon anonyme en terre étrangère est sensible, pourtant l'auteur ne remet pas en cause le principe même de la colonisation.
Après les odes patriotiques, le carnet se poursuit par des textes de 'comique troupier' puis par des paroles de chansons parfois grivoises.
Il me semble reconnaître la plume du canonnier dans les deux premiers textes, c'est pourquoi je les publie ici. Si vous vous intéressez aux autres textes vous pouvez me contacter dans la rubrique "A propos" du menu.
Marilou Dorion
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